8e récit – 24 juin - Saint-Pétersbourg, Russie
Nous voici au pays des tsars. Première étape : L’Ermitage qui n’a pas grand chose à envier au Louvre, est l’un des musées les plus prestigieux au monde. Il comprend cinq ensembles architecturaux dans lesquels se répartissent les collections: le palais d’Hiver, le Petit Ermitage, le Vieil Ermitage, le Nouvel Ermitage et le théâtre de L’Ermitage.
Dans le palais d’Hiver, l’escalier d’honneur à double révolution appelé escalier des Ambassadeurs ou du Jordan, en marbre de Carrare, orné de stucs et de dorures, annonce déjà la magnificence de plusieurs salles (salle Pierre le Grand due à Monterrand ; grande salle du trône : parquet splendide, colonnes de marbre blanc ; salle de bal ; salles de concerts : châssis d’Alexandre Nevski en argent massif ; salle de malachite : étonnant mariage des ors des lustres avec le vert des colonnes). Les collections couvrent l’art du monde entier depuis la préhistoire jusqu’au 20e siècle. L’art de l’Europe occidentale y occupe une place de choix notamment l’école italienne ( Léonard de Vinci : Madone Benoît, Madone Litta ) et l’école hollandaise : plusieurs Rembrandt dont Sainte Famille, Portrait d’un vieillard en rouge ainsi que le célèbre Retour de l’enfant prodigue.
C’est à la Maison de la culture des architectes que nous est servi le repas du midi. Nous nous sentons comme des invités à la cour du tsar tant le décor est en symbiose avec celui de L’Ermitage. Bonnes conversations, menu typique de la région ; tout est apprécié à l’unisson.
Nous sommes d’attaque pour poursuivre notre incursion en sol russe. Petite surprise à la sortie du restaurant ; le ciel qui ne faisait que menacer en matinée, nous réserve maintenant une bonne ondée. Qu’importe, rien ne peut nous arrêter et c’est à bord d’un hydroglisseur que nous gagnons notre prochaine escale : Peterhof.
Même sous la pluie, le site ne perd rien de sa superbe. Il est tout simplement époustouflant. En 1713, Pierre le Grand commença sur l’île de Kotlin la construction de la forteresse de Constant destinée à protéger la nouvelle ville de St-Pétersbourg. Afin d’en suivre les travaux, il fit bâtir une petite maison en bois sur le golfe de Finlande, premier et modeste noyau de la somptueuse résidence impériale de Peterhof. Le domaine qui s’inspire de Versailles se compose d’un grand palais et d’une série de bâtiments secondaires, entourés d’un immense parc orné de fontaines et d’ingénieux jeux d’eau. Le Grand Palais, auquel travaillèrent entre autres J.-P. Le blond et Rastrelli, renferme des salles et des galeries richement décorées (salle du trône, cabinet chinois, salon aux perdrix). Derrière le palais, orné de multiples sculptures et fontaines, jaillit la Grande Cascade (Pierre le Grand participa lui-même à sa réalisation). Dans le bassin central s’élève le groupe structural Samson et le Dragon, célébrant la victoire de Poltava remportée par Pierre le Grand sur les Suédois.
À droite du Palais, le château de Mon plaisir témoigne du goût du tsar pour le style hollandais. Ce joli petit édifice servit de résidence privée. De son cabinet de travail, le tsar pouvait contempler la mer. Dans le parc, on découvre un aspect méconnu de la personnalité du tsar : son goût pour les facéties. Aussi peut-on recommander de se méfier en passant à côté de certaines fontaines... Le tsar aimait assurément voir ses courtisans se faire asperger d’eau. Ce qui est arrivé à certains membres de notre groupe comme s’ils n’étaient pas suffisamment...mouillés.
Nous regagnons le navire et nous nous dépêchons, car ce soir le spectacle sur le Solstice vaut vraiment le détour. Avec charme, charisme et dynamisme, une troupe de danseurs, chanteurs et musiciens de Saint-Petersbourg nous en met plein la vue et les oreilles. Votre humble serviteur peut témoigner de leur professionnalisme, ayant été invité à faire quelques pas de danse en leur compagnie. L’âme désormais un peu plus cosaque, on peut aller se coucher et rêver à notre prochaine journée qui s’annonce à tout le moins, plus ensoleillée.