Bien oui, comme on dit aux îles : Toute bonne chose a une fin!
Mon groupe doit laisser les îles mais pour plusieurs ce n’est qu’un aurevoir car le désir de revenir a pris place dans leur cœur. Je suis pour ma part très heureuse de ne pas devoir faire ma valise ce matin et de rester encore deux semaines dans ce coin de paradis.
Les valises sont bouclées avec plein de bon produits locaux et d’artisanat des îles qui leur permettront de se souvenir. Le voyage fût une réussite et l’on entend que d’excellents commentaires sur leur passage accompagné par Monique nous super accompagnatrice des îles. Nos guides Josée et Damien, nous ont partagé leur amour et connaissance des îles tandis que nos intervenants, Tante Emma, Lauréat Desrape, Réjean Vigneault et Mario Cyr nous ont communiqué leur passion. What a voyage!!! Cette expression me restera le what que l’on ajoute devant ce qu’il aime beaucoup. What a belle femme! ou what de belle journée! Amusant mais si coloré que l’on ne peut rien faire d’autre que sourire en les écoutant. De plus, ils n’ont pas d’accent c’est nous qui en avons un car eux ils sont chez eux sur les Îles de la Madeleine.
Le soleil qui ne nous a pas quitté de la semaine est toujours au rendez-vous et nous partons avec Damien vers notre première visite celle de la fromagerie du Pied-de-vent. Je connaissais ce délicieux fromage enfin deux de leurs fromages qui sont dans nos épiceries mais c’est plutôt quatre fromages que nous découvrirons ce matin. Depuis 1998, la Fromagerie du Pied-De-Vent transforme le lait de son troupeau de vaches canadiennes en de savoureux fromages. Le Pied-De-Vent, la Tomme des Demoiselles, le cheddar Art Senau et le Jeune-Coeur sont les fromages que nous avons dégusté en compagnie d’une des propriétaires qui nous a expliqué l’histoire de cette belle aventure de fromage. Il faut dire qu’ils sont l’unique laiterie installée sur l’île et que la venue de cette belle industrie était un grand bonheur pour les habitants et pour nous. Par contre leur production laitière sert uniquement à la fabrication de leur fromage et que le lait que l’on trouve aux îles provient des grandes laiteries canadiennes. Devenue un Économusée, la Fromagerie du Pied-De-Vent, nous apprend plus sur les origines de la tradition fromagère au Québec et sur le savoir-faire actuel.
Chaque jour depuis 1998, la fromagerie du Pied-De-Vent transforme son lait en de savoureux fromages qui font la réputation de cette entreprise qui a pignon sur mer. Fabriquer des fromages exige rigueur et discipline. De la ferme à la fromagerie, toute une série d’étapes et de conditions doivent être respectées. La ferme Pointe-Basse est l’unique élevage de vaches laitières aux Îles de la Madeleine et se démarque par la race qui compose son troupeau : la race Canadienne. Ces vaches ont un taux de gras de 4.5% et de protéines de 3.8% en moyenne la ferme produit environ 950 litres de lait par jour. C’est un troupeau de 75 vaches dont 15 taries et 60 vaches en production en plus de 50 génisses et veaux pour un troupeau de 125 têtes. Le troupeau, nourri à même la diversité des fourrages du territoire madelinot, sans engrais chimique, ni pesticide, donne un lait unique qui confère aux fromages du Pied-De-Vent des saveurs imprégnées du goût du vent, des embruns de la mer et du terroir madelinot. L’alimentation des animaux se compose de foin sec, moulée laitière, un peu d’orge et de du maïs, L’été elles vont aux pâturages. Elles produisent environ 5 000 litres de lait par année chacune.
Pour produire les fromages, voici les quantités de lait nécessaires :
8 litres de lait / une meule de Pied-De-Vent
28 litres de lait / une meule de Tomme des Demoiselles
5 litres de lait / une meule de Jeune-Cœur
Ce fût une superbe visite et comme le vol de retour était en après-midi, plusieurs voyageurs ont fait des provisions de fromages vendus en exclusivité sur l’île.
Nous continuons notre route vers le Fumoir d’Antan qui lui aussi est un Économusée. Nous y avons rencontré un des fils des propriétaires Arseneau qui nous a expliqué l’art du boucanage. La pêche et le boucanage du hareng sont dans la famille Arseneau depuis trois générations. En 1996, avec le retour du hareng autour des Îles, les activités de la boucanerie de la Pointe-Basse sont relancées par les frères Arseneau. Leur désir premier étant de conserver les bâtiments familiaux et de faire revivre la technique du boucanage traditionnel. La méthode ancestrale du boucanage du hareng, transmise de père en fils, garantit l’authenticité et la qualité des produits de terroir offerts au Fumoir d’Antan.
C’est au 19e siècle que la technique de boucanage du hareng est introduite aux Îles-de-la-Madeleine par des marchands de la côte du Maine et des provinces maritimes, notamment de l’île de Grand Manan dans la baie de Fundy. « La première boucanerie aurait vu le jour en 1870 à Havre-aux-Maisons. » Au début, la production des boucaneries alimentait principalement le marché local. Deux guerres mondiales empêcheront l’Europe d’approvisionner les Antilles grande consommatrice de hareng boucané. Ainsi, quantité de hareng boucané aux Îles sera exporté vers ces pays, entraînant l’expansion de cette industrie. Éléments du patrimoine industriel, les fumoirs sont d’ailleurs les seuls bâtiments traditionnels encore en fonction aux Îles-de-la-Madeleine. « En janvier 2006 Le Fumoir d'Antan a été classé bâtiment historique par la Municipalité des Îles-de-la-Madeleine. » après les informations, nous avons dégusté du hareng boucané. C’est un goût assez prononcé mais délicieux. Je l’imagine facilement sur une bonne salade césar, ce serait délicieux. Notre guide nous a simplement dit qu’avec une bonne bière locale c’était un délice. Il faut dire que la micro-brasserie des îles nous a permis de découvrir plusieurs bonnes bières locales avec des noms tout aussi intéressants : l’Écume, la Terre Ferme, la Cale Sèche, la Trans IPA, la Corne de Brume et la plus amusante : Corps Mort avec 11% d’alcool…. L’Écume et la Cale Sèche ont-elles moins de 5% ce à quoi nous sommes habitués. J’ai vu qu’ils avaient des pétoncles fumés et je vais assurément y retourner pour en acheter.
Dernier arrêt à l’atelier de verre soufflé des îles, la Méduse. Depuis 2 générations, La Méduse est un atelier de verre soufflé ouvert au public sur les îles de la Madeleine. Plus vieil atelier de verre soufflé artisanal au Canada, La Méduse a à cœur la transmission de son savoir-faire et souhaite perpétuer le travail du verre soufflé en créant des œuvres originales, créatives et de qualité, dans une ambiance agréable et accessible à tous! L’entreprise pionnière dans le secteur culturel madelinot, la Méduse a été fondée par François Turbide, alors jeune souffleur de verre. En 1985, lors de son ouverture, la Méduse était située derrrières la maison de François Turbide. Elle y a été installée pendant presque 20 ans. Sur place, François soufflait déjà le verre devant les visiteurs et les curieux, assisté par différents verriers au fil des ans. En 2001, avec l'augmentation du tourisme et la hausse de l'achalandage, La Méduse devenait un peu à l'étroit derrière chez François Turbide. L'entreprise a alors choisi de se relocaliser dans un bâtiment patrimonial du village de Havre-aux-Maisons, non loin de l'atelier de François.
Ainsi, en 2005, après d’importantes rénovations sur le bâtiment La Méduse a déménagé dans le lieu qu’elle occupe actuellement. Pour aller de l’avant avec ce projet de relocalisation, François Turbide s’était adjoint d’autres partenaires clefs : Sophie Bourgeois, jeune apprentie souffleur de verre et Jeannine Richard, adjointe en comptabilité et en administration. Ce trio a porté l'entreprise pendant plusieurs années, jusqu'à ce que Catherine Chevrier-Turbide, la fille de François Turbide, fasse sont entrée elle aussi dans la compagnie. Par un concours de circonstances, Catherine Chevrier-Turbide, après un retour aux Îles, a décidé d’entrer à La Méduse, en 2013, en remplacement de Jeanine Richard. Sans penser plus loin, elle souhaitait alors voir si elle y trouverait sa place... elle y est toujours et s'y est bien enracinée!
Maintenant, l'entreprise souffle ses 35 bougies et Catherine Chevrier-Turbide et Sophie Bourgeois ont officiellement repris l’entreprise à elles deux! François Turbide, bien qu'à la retraite, est toujours disponible pour donner un coup de main dans l'entreprise et peut maintenant créer en toute liberté. Catherine et Sophie ont de nombreux projets de développement pour l’entreprise et sont remplies d'énergie pour la suite. Après avoir travaillé plusieurs années ensemble dans l’entreprise, elles ont développé de nouvelles avenues pour le verre soufflé et elles continuent de s'investir en équipe et avec plaisir dans cette belle aventure créative! Elles forment un duo complémentaire, efficace et dynamique. J’ai été impressionnée par leurs œuvres commémoratives, qui sont vraiment très belles. Depuis plus de 15 ans, La Méduse intègre des cendres de personnes décédées dans des œuvres en verre. La Méduse croit que de telles créations uniques, colorées et élégantes peuvent être un hommage à ceux qui nous ont quittés, en même temps qu'une ode à la beauté de la vie. Leurs urnes sont aussi bien jolies, mais aucune envie pour moi d’aller en visiter une très bientôt!
Bonne fête et longue vie à La Méduse verre soufflé!!!
Un dernier arrêt pique-nique sur la belle plage de Havre aux maisons. Plusieurs belles tables nous attendaient ainsi que le vent. Les îles sans vent c’est un peu impossible mais si charmant.
C’est venu le temps de se rendre à l’aéroport et de dire à bientôt aux madelinots. Un vol de retour sans problème et mes voyageurs regagnent leur demeure avec en tête de magiques souvenirs de leur beau voyage aux îles de la Madeleine.
Merci à vous chers lecteurs de m’avoir suivie dans mes récits & photos et à vous chers voyageurs d’avoir bravé la COVID. Nous avons donné espoir en l’avenir du voyage au Québec!
Merci au directeur de la Salicorne, Robert pour la conception de ce beau voyage et surtout à tous les employés, qui sont des personnes remarquables et adorables. Tous à la Salicorne sont si attachants et tentent de rendre notre séjour des plus agréables. MERCI aussi à tous les madelinots pour leur sourire et leur grande gentillesse.
Et surtout un immense merci à Monique de m’avoir permis de découvrir ce sublime coin de notre Québec, sans toi le voyage n’aurait pas été le même!
PS j'ajouterai quelques photos fournises par quelques voyageurs dans la prochaine journée.
Louise