8e récit – 9 septembre - Vienne
Oh là là, un petit luxe aujourd'hui : on fera la grasse matinée. Il semble qu'il fasse bon s'étirer et prendre son temps. Les yeux retrouvent de leur vigueur.
Certains ont fait le tour de la piste sur la véranda et certains autres ont flâné. Chacun a trouvé son bonheur.
On se croise au dîner, on papote, on exprime nos impressions sur notre voyage, on se fait des confidences. On voit bien que des liens commencent à se tisser. D'où vient-on, combien sommes-nous dans nos familles, que faisions-nous avant la retraite ou que faisons-nous encore ?? La curiosité des québécois fait toujours retrouver quelqu'un qui connaît quelqu'un. On aime bien se trouver un lien, c'est comme si c'était rassurant. C'est comme si on avait une histoire en commun. Dans ces pays où l'histoire prend tout son sens, on constate que la nôtre est bien jeune et que nous avons été épargnés de bien des horreurs. Je crois qu'il fait bon vivre de notre côté de la planète.
Hier soir on m'a demandé si j'organisais quelque chose pour demain. J'ai demandé, mais quelque chose comme quoi? Des jeux.... Eh bien, vous souhaitiez des jeux, attachez votre ceinture. Du papier, des ciseaux, des crayons et me voilà cet après-midi à la confection de jeux. Rincez-vous l'œil et regardez à quel point l'art moderne a déguisé, l'espace d'un instant, la véranda du navire. Belles créations de momie sous l'œil critique de nos juges, Lyne, Stéphane et Yves. Apres délibération, les juges ont élu Nicole et Alain les heureux gagnants. Quoi de mieux pour faire connaissance ? Vous verrez que certains ont expérimenté des exercices auxquels ils n'étaient pas habitués… Dans celui-ci, Micheline et Stéphane ont fait des pieds et des mains…et des mollets et du dos pour gagner cette épreuve… Ah ah! C'est là qu'on se rend compte qu'on peut être compétitif, n'est-ce pas Micheline? Bravo à chacun d'eux pour avoir relevé les défis. Nous avons bien rigolé. D'autres amis avaient apporté leurs propres compétitions, ils se sont livrés à des jeux de cartes.
L'après-midi passé, la visite des cuisines passée, on se met en beauté parce que nous quitterons tôt pour aller parader nos belles robes de soirée, au concert. Oui monsieur...qui plus, un concert privé. Et quel concert...
Nous rencontrons notre guide qui sera avec nous demain aussi. Monica n'est pas qu'une Autrichienne, elle est Viennoise. Il semble qu'il y ait une grande différence entre ces habitants. Oh, on est plus cultivé, plus, plus, plus, lorsqu'on est de Vienne, on connait la musique, on y est initié la petite cuillère à la bouche. Que voulez-vous, prestige de la ville de ses majestés Sissi et François Joseph oblige.
D'ailleurs c'est pour ça que les souverains ont élu domicile dans cette ville parce qu'ils étaient amoureux de la musique et que plusieurs grands compositeurs sont venus les éblouir avec leurs œuvres et leurs talents.
En route vers le palais Liechtenstein, Monica se fait un plaisir de nous transmettre des informations, un peu seulement, il faut en garder pour demain. En voici quelques-unes.
Vienne a toujours été catholique.
Comme il y a de plus en plus de bateaux qui arrivent sur le Danube, nous n'arrivons plus directement en ville mais ils ont fait un bras pour accueillir l'ensemble des bateaux de croisière.
Le palais où nous irons charmer nos oreilles est la Propriété privée de la famille Liechtenstein, encore aujourd'hui. Elle était une résidence d'été à l'intérieur de remparts de style baroque, construit un peu avant 1700.
Les Habsbourg ont régné pendant 640 ans.
Dans les grands noms qui se sont produits à Vienne, il y eut Mozart mais le plus grand fut, Yohann Strauss. Il était le plus populaire ici en Autriche. Il a composé plusieurs valses et marches militaires. Il avait deux frères et un père compositeurs. Strauss est né en 1825.
2 lignes de métro traversent le Danube.
Nous entrons à pas pressés dans ce château qui nous accueille avec, derrière ses portes, un carrosse magnifique. En fait, le second plus beau d'Europe selon Monica. Par contre, il ne pouvait être trainé que par 6 chevaux, les 8 chevaux étant réservés au Souverain. Accueillis par un mousseux, nous semblons revenir en arrière, au temps où princes et princesses étaient parés de leurs plus beaux atours et paradaient devant les invités. Vous auriez dû voir l'escalier qui guide nos pas jusqu'à la salle de concert : impressionnant ! Nous prenons place sur nos petites chaises dorées et là, la magie commence. Comme j'aurais aimé vivre en ce temps où le romantisme était de mise… La musique l'initiait et le charme faisait le reste. SVP faites-moi danser la valse... C'est ce que disaient les yeux de plusieurs gentes dames d'entre nous, moi la première je crois, ces messieurs ont eux aussi eu leur compte, le Maitre de cérémonie était d'un humour raffiné et charmant. Nous avons ri à chacune de ses présentations. Oh et il nous a renversé lorsqu’il a sorti de sous son manteau...un violon… Ses confrères ne semblaient pas enchantés par le fait qu'il se joigne à eux mais...malgré qu'ils aient agité le drapeau blanc, nous avons eu le droit à un moment de pur ravissement. Quelle prestation ! Sublime je dirais. On en veut encore...
C'est l'heure de retourner au bateau. Plusieurs Cendrillon doivent regagner leurs lits. Nous nous regroupons dans le hall, tout le petit groupe afin de reprendre notre bus. Oh, je dois être fatiguée, je compte plus de têtes qu'a l'accoutumée pour finalement me rendre compte qu'il y en avait plusieurs qui n'était pas clients de Voyage Louise Drouin et même que, certains des miens n'étaient pas assis dans l'autocar...mais...les lumières et la barrière étaient fermées… Filou...Lyne et sa maman Rita qui nous avaient joué un petit tour cette semaine en embarquant sur un autre navire que le nôtre et nous envoyaient joyeusement la main, a en inquiéter leurs maris, eh bien cette fois, elles étaient à bord… Ce soir, nous revenions tous au bercail alors nous nous sommes retrouvés dans le coin lounge du navire et tous étaient rentrés à bon port…
C'est l'heure de dormir, princes et princesses d'un soir.
A bientôt !
Un bonjour à la belle dame Lise, cliente et amie, qui suit le voyage avec agrément et comme elle dit...sans se fatiguer.
Andrée