4e récit - 5 septembre - Prague
Que demander de plus ? La nuit nous a fait cadeau du réconfort nécessaire à nos pieds et nos dos endoloris et le soleil s'est pointé le bout du nez dés notre réveil.
Martin, l'érudit de l'histoire de son pays natal, nous invite à prendre place à bord du car pour une autre merveilleuse journée de visites. En fait, ce n'est qu'une escapade en car parce que nous arrivons à destination environ 15 minutes après l'embarquement. Attention, ça n'a rien à voir avec la vitesse du chauffeur mais bien avec la courte distance à parcourir.
Nous voilà en route pour une promenade dans le haut côté pour nous rendre à la porte de la maison du fameux petit Jésus de Prague. En chemin, nous découvrons un musée d'art. Vous pourrez apprécier quelques spécimens en admirant les photos. Nous vous en évitons certaines, trop macabres, je dirais même presque choquantes.
Les hivers n'ont pas la chance de briser les rues, pas de bitume mais bien des pierres à l'infini… Des pierres que le gel et le dégel peuvent déplacer à leur guise : ca ne changera rien ni à la conduite, ni à la marche... C'est très joli et...cahoteux!
Je vous confie un secret : nous apprenons à parler Tchèque. Au détour de chaque rue...nous entendons clairement la langue aux dires de Micheline et de Chantal, crshchchcrschch. Et voilà, sans voyelle comme plusieurs mots de cette langue étrange. Nos audio-guides nous transmettent cette langue, la télévision aussi. Mais qui donc a dit que la langue française était compliquée?
Nous nous glissons doucement, sans bruit, dans l'église où le petit Jésus de Prague revêt ses habits rouges. Sa garde-robe contient une cinquantaine d'habits dont un qui vient du Vietnam et qui a laissé perplexe les prêtres qui l'ont reçu. Voilà où débute l'ouverture au monde. Le petit Jésus, dans une robe brodée de dragons et de signes vietnamiens, quelle belle façon d'accueillir les différences. Entre nos ah et nos oh, un prêtre semble savoir que c'est en français. Il s'adresse donc à des membres du groupe et nous invite tous à le rejoindre dans la sacristie où il nous partage des moments de carrière, en français bien entendu. Il était tellement content de rencontrer des québécois : il nous a remis des petits feuillets sur le petit Jésus de Prague et a fait des cadeaux à l'aîné et à la benjamine du groupe. Ils ont eu droit chacun à une petite tortue. Quel est donc le message?
Ce petit Jésus a été offert par une reine qui ne pouvait avoir d'enfant mais dont le rêve devint réalité suite à une visite de cette église. Sommes-nous dans la ville des miracles ? Est ce pour ça que nous avons encore droit ce soir à un feu d'artifices ? La religion catholique a eu son lot de bonnes actions depuis des lunes.
Le chemin est parsemé de maisons de couleurs douces, où il semble bon vivre...enfin devrais je dire... Enfin parce que nous constatons à quel point les obstacles ont été grands, à quel point les envahisseurs furent nombreux. Grande force de résilience chez ce peuple qui sourit et qui vit dans une des plus belles villes qu'il m'ait été donné de voir. Malgré les écorchures, on ne sent pas d'agressivité, on se promène, même le soir, en toute liberté, sans peur.
Si on nomme un envahisseur, nous pouvons parler de la Russie. Suite au départ des russes, le mur de la liberté fut érigé afin de laisser libre cours à l'expression de l'art des Tchécoslovaques. Ce mur est criant de vie, plein d'espoir. Peut-il y avoir place à la paix ? Du moins on l'espère, foncièrement, puisque le personnage principal qu'on y voit est...John Lennon. Oh et enfin, un mot avec des voyelles, on le voit se glisser parmi toutes les couleurs...Laska, qui veut dire amour.
Nouvelle expérience. Martin achète les tickets et nous amène pour une balade en tramway. Eh bien, pas de différence avec le métro de Montréal, nous y sommes tout aussi coincés. Court moment pour nous rendre visiter le château de Prague, la basilique St George, la cathédrale. Déjà au bas de la rue, se dresse majestueusement cette cathédrale immense, de noir vêtue, qui souhaite se faire remarquer et rester dans la mémoire des gens qui seront passés ici à Prague. Joyau d'architecture, tout autour de ce château se mélangent les styles des temps, baroque, roman et encore bien davantage. Les Habsbourg furent importants dans l'histoire de la vie tchèque mais aucun n'y habitât. Par pure symbolique, pour montrer la suprématie de cette famille, Rodolphe y fut enterré. Plusieurs ont été éblouis par l'histoire de l'Impératrice Sissi. Elle laissa son empreinte dans notre enfance, par des films relatant de façon romantique, son histoire. Ici cependant, elle prit une part directe dans leur histoire.
Tellement impressionnant, toutes ces fresques, tous ces vitraux, toutes ces richesses que des milliers de personnes viennent admirer chaque jour. Et tellement impressionnant cet almanach vivant qui nous parle de sa douce voix dans nos audio guides, nous relatant dates, personnages et évènements. Bravo et merci Martin !
Quelques petits pas sur la ruelle d'or, où orfèvres y tenaient leurs boutiques, il y a de cela fort longtemps. De minuscules maisons, à l'allure invitante et jolie. Nous y passons rapidement car les jambes sont plus lourdes et les esprits auront besoin de repos avant le souper de 19:00. On se donne rendez-vous sur la petite place avant de prendre le bus. Facile à trouver, c'est la place du garçon nu. Qu'est ce qu’on ne ferait pas pour faire sourire nos chers clients en cette fin de journée ? Allez voir la photo et je suis certaine que vous trouverez laquelle a fait rigoler le groupe.
Direction...l'hôtel...5 minutes de bus...nous devons dire au revoir à Martin, avec un brin de regret. Un homme si aimable et intéressant.
À nouveau une petite histoire pour clore ce récit. Dans le seul but de vous arracher un sourire. Les Protestants ont défenestré les catholiques en brisant les vitres du château et les jetant par les fenêtres. Qu'elle ne fut pas la surprise des protestants quand ils s'aperçurent que les catholiques étaient encore en vie. La légende mis cela sur le compte de l'intervention de Notre-Dame-de-la-Victoire. Mais en réalité, ce qui sauva réellement les gens, c'est qu'ils tombèrent dans un tas de fumier. On peut choisir la version qu'on veut, tout dépend du romantisme qui nous anime… Ne vous avais-je pas dit que c'était une ville aux miracles??
Nous avons été choyés. Malgré certains nuages gris, pas de pluie, un petit vent frais pour nous ravigoter et des histoires à profusion qui prendraient trop de place sur le web à toutes vous raconter...
Nous espérons que vous profitez de la belle chaleur, qui fait un pied de nez a l'été qui a tardé à venir réchauffer le ciel du Québec.
On vous aime
Andrée