19e récit - 8 mars - Hanoï, Vietnam
Longue route ce matin (plus de trois heures) qui nous amène de la Baie d'Halong jusqu'à la première ville du pays et de loin la plus importante, Hanoï; là où le gouvernement prėside et que se trouvent les sièges sociaux des grandes firmes vietnamiennes et étrangères. Tout au long du chemin, nous pouvons admirer les rizières, les vastes champs de cultures maraîchères et les bassins d’élevage de poissons, à l’avant-plan de chaînes de montagnes. Ce décor paysan s’estompe graduellement pour laisser place aux premiers signes urbains importants au fur et à mesure que nous nous approchons de la grande cité. C’est toutefois en empruntant le plus important pont qui enjambe le fleuve rouge pour accéder au coeur d'Hanoi que nous réalisons que nous entrons dans le centre névralgique du pays.
Comme notre séjour à Hanoï est de courte durée, nous nous dirigeons illico presto vers les quartiers incontournables de cette ville passionnante.
Nous débutons avec le Temple de la Littérature (Van Mieu), superbe ensemble architectural agrémenté d’un vaste jardin et cerné d’un haut mur de briques. Ce sanctuaire dédié au culte de Confucius fut bâti en 1070 sous le règne de Ly Thaï Tong. Ce complexe portait en fait une double appellation car il abritait également l’école des Fils de l’Etat, première université nationale fondée en 1076. Sous les Tran, en 1235, ce centre des hautes études fut rebaptisé Collège national. Il devait acquérir son nom de temple de la Littérature lorsque la capitale et le Collège national furent transférés à Hué par les Nguyen, au début du XIXe siècle. Le Van Mieu est bâti sur un terrain de 3 hectares. De
nombreuses constructions furent ajoutées au cours des siècles par les souverains vietnamiens et par de riches mécènes. Il se divise en cinq cours fermées, percées de portes. Au fronton de la porte principale, qui s'ouvre au sud, une inscription rappelait aux cavaliers qu’ils devaient descendre de leur monture, en témoignage de respect envers les divinités du sanctuaire. Après avoir traversé les deux premières cours en suivant une large allée, on parvient au pavillon de la Constellation Khue qui présidait aux activités littéraires. Ainsi, lors des concours de poésie, c’est du balcon du deuxième étage que les lettrés récitaient leurs poèmes.
En descendant le boulevard Hung Vuong, on débouche sur la place Ba Dinh. En son centre se dresse l’imposant mausolée du président Ho Chi Minh, où, dans un sarcophage de verre, repose le corps embaumé du père de l'indépendance vietnamienne. Le mausolée est fermé deux mois par an, lorsque le corps est envoyé en Russie pour y être remis en état par les embaumeurs. Le mausolée, dont la construction débuta en septembre 1973, fut achevé en août 1975 et inauguré un mois plus tard. Les matériaux utilisés (marbre, granit et bois précieux) vinrent de toutes les régions du pays. C'est sur cette place historique de Ba Dhin que Ho Chi Minh proclama l'indépendance du pays, le 2 septembre 1945.
La pagode au Pilier unique qui s’élève à proximité du mausolée, fut construite en 1049. Ce pagodon carré en bois repose sur un unique pilier de pierre dont le sommet a la forme d’une fleuf de lotus. Selon la légende, l’empereur Ly Thai To, qui n’avait pas d’héritier mâle, vit en songe la déesse Quan Am, assise sur une fleur de lotus et qui lui tendait un garçon. Peu de temps après, il épousa une jeune paysanne qui lui donna un fils. Le monarque aurait construit cette pagode pour exprimer sa gratitude à la divinité.
Suite à un succulent repas vietnamien traditionnel, nous faisons une petite balade en cyclo-pousse dans le quartier français et le vieux quartier de Hanoï. C’est un véritable voyage dans le temps que nous vivons en longeant ces bâtiments témoins de la période coloniale. Toutefois, les motocyclettes et voitures qui nous croisent et nous frôlent sans cesse, nous rappellent que nous sommes bien en 2017 dans une ville de plus de 10 millions d’habitants. Tout le monde s’active dans un rythme effréné mais personne ne semble aucunement stressé. Nous avons l’impression d’assister à une chorégraphie réglée au quart de tour.
C'est au moment où nous montons à bord de nos autobus pour retourner au navire qu'il se met à tomber des trombes d’eau. Encore une fois, les dieux sont avec nous. Nous retournons vers le Millenium bien au sec, bercés par les riches anecdotes de nos guides. Au revoir Hanoï!