Bonjour chers lecteurs, familles et amis,
Aujourd’hui, nous sommes en Turquie, ce fabuleux pays rempli d’histoire, à cheval sur deux continents. C’est amarré au port de Kusadasi, côte a côte avec deux autres navires de croisières, que notre journée débute.
Kusadasi est une station balnéaire située sur la mer égéenne. Fait intéressant pour nous les touristes, on la dit l’une des zones les plus sécuritaires des grandes stations balnéaires en Turquie avec un climat où il n’y a jamais de chaleur étouffante. Pour nous, la visite en octobre est parfaite, un peu frais en matinée et soleil radieux en après-midi. En toutes saisons, il y a toujours autant de touristes venus d'Autriche, d'Allemagne, de Grande-Bretagne et de Suède et la ville peut contenir ainsi un million d’habitants.
Kusadasi est la deuxième ville de Turquie, après Istanbul, où viennent en grand nombre les bateaux de croisière. On y sent une saveur méditerranéenne spéciale. En fait, cette région ressemble un peu à la côte italienne ou espagnole sans perdre en même temps l'exotisme oriental. Coût de la vie? L’un des moins chers de l’Europe et en plus des fruits et des légumes frais peuvent être achetés toute l'année sur les marchés. Leur exportation de leur plus succulent fruit, la figue, représente 30% de la production mondiale. Les autres produits dominants sont notamment la pistache, l’abricot, les noisettes et les olives. L’économie de la Turquie dépend également des produits industriels, tels la fabrication de voitures, d’autocars, d’acier, de cuir, etc.
Au programme de nos voyageurs pour la matinée: la visite d’Éphèse accompagné de notre guide local Aynur. Ce site est reconnu comme le plus important de Turquie. Nous débutons à la «Maison de la Vierge Marie», un lieu mystique où, selon certains archéologues, Marie aurait vécu sept ans avant d’y mourir. En effet, l'histoire relate que c’est en l’an 37 que Saint-Jean y aurait amené la Vierge Marie, après la mort du Christ. Aujourd'hui, c'est un lieu de pèlerinage populaire pour les chrétiens et les musulmans où se tiennent de nombreux offices religieux. Sur ce site officiellement reconnu par le Vatican, une cérémonie particulière est célébrée chaque 15 août. Notre guide nous a fourni des explications fort intéressantes sur tout le côté mystique de l'endroit. Quelques-uns en ont profité pour prendre de l'eau bénite, peut-être pour expier certains péchés ou s’empêcher d’en commettre!
Grand-père et grand-mère, remontons ensemble dans nos notions d’histoire religieuse apprise dans le petit catéchisme. Marie aurait été emmenée en ce lieu par Jean l'Évangéliste après la crucifixion du Christ, fuyant la persécution à Jérusalem. Jean lui aurait fait construire une petite maison où Marie demeura pendant sept ans avant d’y mourir ou jusqu'à son Assomption. Si vous pensiez que les sites religieux ont perdu des gallons, eh bien non! Les autocars de touristes du site archéologique se retrouvent tous sur ce lieu de pèlerinage très important pour le Vatican. Heureusement, nous sommes partis tôt ce matin et l’attente n’est pas trop longue pour nous.
Pour notre visite suivante, nous remontons le temps pour aller marcher aux côtés des habitants d’Éphèse d'il y a 4000 ans. Notre guide nous explique les amphithéâtres, la bibliothèque, les bains publics… Nous déambulons sur le marbre d'origine (attention, très glissant), là où l'histoire a laissé sa trace pour les générations futures. Il y a assez de marbre ici pour faire tous les comptoirs de cuisine du Québec ! Ce site archéologique gréco-romain date du 14e au 9e siècle avant notre ère. Éphèse est l’un des plus grands sites archéologiques au monde avec son fameux temple d’Artémis. La ville étant le site le plus important de toute l'ancienne Méditerranée à honorer cette divinité. Membre de la classe sélecte des sept merveilles du monde antique, le site séduit de nombreux voyageurs et pèlerins antiques. Il fait bonne figure parmi les membres du club sélect du Patrimoine mondial de l’Unesco dont la visite est recommandée.
En poursuivant l’excursion, on atteint le Grand amphithéâtre appelé jadis l’odéon où Saint-Paul fût arrêté avant d’être expulsé de la Cité. Nous aurions pu y asseoir 24,000 personnes, toutes sur des bancs…de marbre, c’est plus que le centre Bell à Montréal.
Aynur, dont le nom signifie l’une et lumière, nous présente la bibliothèque de Celsius (tiens, du même nom que le grand patron que nos thermomètres, mais aucun lien de parenté nous dit-on). Nous n’avons vu de ce bâtiment restauré (1970-1978) que l'impressionnante façade de la bibliothèque. Autrefois immense, elle témoigne silencieusement de la stature de la ville en tant que grand centre d'érudition, notamment d'études chrétiennes dès l'époque romaine.
Cette bibliothèque a déjà abrité pas moins de 12 000 rouleaux conservés dans des placards en bois encastrés dans les murs, avant d’être détruits par un incendie. Elle occupait le troisième rang des plus grandes bibliothèques du monde, derrière celles d'Alexandrie et de Pergame. Icône emblématique et fierté de la cité au 2e siècle après J.-C., ce bâtiment figure d’ailleurs sur certains billets de banque turcs.
Tout près, le temple d’Adrien avec sa porte en arche et au dessin d’un buste de femme pour porter chance, confirme les talents des artisans de l’époque. La section des latrines nous a aussi impressionnés. Un banc, percé de trous, permettait de vous asseoir aux côtés de votre meilleur ami pour poursuivre la discussion amorcée plus tôt, c’est ce qu’on appelle la « proximité ». Notre guide nous raconte que lorsque l'empereur Auguste a fait payer les citoyens pour l’utilisation des latrines, son fils s’y est opposé. L’expression “Argent sale” serait née. Auguste aurait ensuite montré à son fils tous ses profits provenant de ce nouveau “commerce” et l’expression “L’argent n’a pas d’odeur” aurait pris vie !!! Fascinant ce que l’on apprend au cours de ce périple!
Éphèse était dans l’Antiquité, et encore à l’époque byzantine, l’un des ports les plus actifs de la mer Égée. Si Éphèse était si populaire, c’était dû à son emplacement près de la mer. Aujourd’hui la mer se trouve à six kilomètres du site. Avec le temps, les abords se sont remplis d’alluvions. Les nombreux tremblements de terre y sont également en partie responsables. Vous imaginez l’immensité de cette ville à l’époque? Elle comptait déjà 240,000 habitants. On y a découvert seulement 20 % de ces bâtiments. Il faudrait encore creuser la montagne pour découvrir l’entièreté de la ville. Nos voyageurs ont fait de magnifiques photos tout au cours de la matinée.
Notre programme se termine à la Cathédrale de St-Jean. L’émerveillement et l’apprentissage continuent pour nos voyageurs. Pendant notre visite, on entend l’appel à la prière résonner à travers la ville. Plus tot, Aynur nous avait renseigné sur la laïcité de l'État, la religion musulmane, les mariages uniquement civils, le vote obligatoire dès l’âge de 18 ans, les réfugiés, etc. Tout au cours de la visite, nous avons eu tout le loisir de poser de multiples questions à notre fabuleuse guide. Voyons ce que nous pourrons retenir ! Fait étonnant, elle nous apprend que depuis un certain temps, des sangliers vivent en ville (dû à la déforestation), et se sont habitués à côtoyer chats, chiens et humains !
Si certains ont pu penser que la Turquie n’était célèbre que pour ses tapis, ils sont bien détrompés!
À demain !
Marie-Christine, Marie-Claude et leurs amis voyageurs !