Jour 9, 19 octobre, Havre St-Pierre
Une superbe journée nous attendait dans cette petite ville du bout de la route 138. Mais depuis quelques années elle n’est plus le bout de la 138 car la route continue de rejoindre les villages plus au nord. Avec un beau soleil nous arrivons en fin d’avant midi à Havre St-Pierre. Nous sommes contents de revenir au Québec après les provinces maritimes, c’est toujours agréable de se sentir chez nous. Plusieurs voyageurs n’étaient jamais venu à Havre St- Pierre et j’étais heureuse que la température soit de notre côté afin qu’ils puissent profiter de ce beau coin de pays. Pour ma part cela me ramène au tout début de ma carrière comme guide où nous avions plusieurs départs vers la Côte Nord jusqu’au Îles Mingan. C’est toujours un circuit en vente pour ceux qui désirent visiter le Québec sans avoir à conduire ces longues distances. Nous nous trouvons ce matin à plus de 10 heures de route entre Québec et Havre St-Pierre, c’est donc pas la ville d’à côté. Avec une population d’environ 3,600 habitants c’est une petite ville ou tout le monde semble se connaître.
Après notre lunch pris à bord nous sortons au port et nous rencontrons notre guide Marie-Hélène. Marie-Hélène est native de Havre St-Pierre et elle nous partage son amour pour sa ville. Elle a habité à Trois-Rivières durant ces études, à poursuivi pour son travail en Ontario et comme beaucoup de son époque a choisie de revenir aux sources et de s’établir à Havre St-Pierre. Elle est passionnée et nous partage tous ces souvenirs d’enfance et ses connaissances de la ville. C’est vraiment intéressant et surtout vrai. Elle nous parle du poète des Îles Mingan, Roland Jomphe, que j’ai eu le bonheur de connaître, il y a bien longtemps. Nous marchons en ville et la température est parfaite pour une jolie marche. C’était sur le bord du quai que le vent froid nous a surpris mais après avoir quitté le bord de l’eau tout s’est replacé.
Venu le temps de la pause au restaurant chez Julie, restaurant emblématique de la ville. Je me souviens lorsque j’étais guide dans les années 80 (oui ça fait longtemps…) que j’amenais manger mes voyageurs lorsque je guidais les voyages aux Îles Mingan. Je ne suis pas revenue à Havre St-Pierre depuis le surprise Québec de mes cinquante ans où nous avions fait un voyage exceptionnel dans ce joli coin du Québec. Que de souvenirs! Chez Julie cette fois ci nous nous sommes arrêtés pour un café et une pointe de tarte à la chicoutai.
La chicoutai est un petit fruit sauvage orangé acidulé qui pousse dans les tourbières des régions froides. Mais surtout, la chicoutai est une denrée rare dont sont fiers les habitants de la Côte-Nord. Parce qu’il ne pousse que dans un sol bien particulier qu’il est impossible de recréer, la chicoutai, qui veut dire «feu» en montagnais, n’est pas cultivable. Seulement un plant sur 10 fournit un fruit, qu’il faut cueillir en août, penché dans les tourbières. On comprend donc pourquoi la chicoutai, aussi cueillie dans les pays scandinaves, est quasi vénérée dans la région. Puis, après un séjour sur la Côte-Nord, on constate que ses habitants en tirent aussi une certaine fierté du fait qu’au Québec, on ne la retrouve que là. On la considère donc comme un symbole alimentaire du coin. Devant son goût qui peut rappeler un mélange de mangue, d’abricot et de papaye, le visiteur reste parfois perplexe. On aime ou on n’aime pas. La plaquebière ou chicoutai en Amérique du Nord, appelée mûre arctique ou mûre polaire en Europe, Rubus chamaemorus, est une espèce de plantes à fleurs du genre Rubus et de la famille des Rosacées. C'est une plante vivace poussant principalement dans la toundra et dans la taïga (forêt boréale). Elle est typique des pays nordiques où son fruit est utilisé frais ou transformé. Au Canada et au Québec, elle est surtout appelée chicoutai [archive] et plus rarement plaquebière (déformation de « plat de bièvre », c'est-à-dire nourriture de castor), ou Chicoutimi au Québec, margot, mûre blanche, ronce des tourbières, ronce petit-mûrier (traduction du nom scientifique), airelles (à Tadoussac). Elle est appelée platebière ou plate-bière à Saint-Pierre-et-Miquelon, et en anglais : cloudberry, ou bakeapple à Terre-Neuve.
Nous avons aussi appris grâce à Lucie que les Vergers Duhaime dans le centre du Québec sont ceux qui font beaucoup de produits de transformation à partir de la chicoutai. Nous avons donc acheté des confitures chez Julie avec les fruits ramassés sur la Côte Nord et transformé en confiture au cœur du Québec et retourné à la vente à Havre St-Pierre.
Après notre pause nous avons continué et nous avons appris sur le principal employeur de la région, Rio Tinto Fer et Titan. À 43 km de Havre-Saint-Pierre repose le plus grand gisement d'ilménite massive au monde. La mine Tio de Rio Tinto Fer et Titane. Rio Tinto Fer et Titane – Opérations Québec transforme du minerai extrait de sa mine située à Havre-Saint-Pierre, dans le nord du Québec depuis près de 75 ans. C’est l’un des principaux producteurs de dioxyde de titane à haute teneur, couramment utilisé comme pigment pour blanchir un éventail de produits tels que la peinture, les textiles et le papier. L’établissement produit également du fer et de l’acier destinés à des applications spécialisées, notamment dans les domaines de l’automobile et de l’énergie éolienne.
Établie à Sorel-Tracy depuis 1950, Rio Tinto Fer et Titane (RTFT) – Opérations Québec est reconnu comme étant l’un des principaux fabricants de matières premières sur les marchés du dioxyde de titane, où nous répondons à 19 % de la demande mondiale. Chef de file mondial pour les produits de poudres métalliques et de fonte en gueuses de haute pureté, nous procédons actuellement au démarrage de la première usine de scandium en Amérique du Nord. Il s’agit de la première usine de scandium verte, au monde.
Notre mission : Ensemble, en équipe engagée et fière, nous fournissons en toute sécurité des solutions innovantes, durables et vertes à notre clientèle et au monde, en tirant le meilleur de nos mines et du plus important complexe métallurgique et de minéraux critiques.
C’est intéressant de voir ce qui se passe ici et de comprendre le travail avec la mine. C’est l’employeur principal pour la ville suivi par la pêche.
Nous sommes revenus au port et avons pris le temps de visiter le musée de la ville. Cet ancien magasin de la Compagnie de la Baie d'Hudson retrace les faits marquants de l'histoire de Havre-Saint-Pierre de 1857 à aujourd'hui. Cet ancien magasin général converti en centre d’interprétation présente une exposition permanente intitulée «L’autre roman», qui raconte l’histoire du village de Havre-Saint-Pierre depuis sa fondation en 1857 jusqu’à aujourd’hui. Situé tout près du port, ce site nous a offert l’opportunité d’en apprendre beaucoup plus sur la vie des cayens, à notre rythme en visite libre car nous étions à côté de notre navire. Géraldine et Daniel qui étaient les ambassadeurs au musée de la culture, nous ont fait partager leur vie là-bas. Daniel nous a partagé ses recherches sur la plage et ses trouvailles de poussières de minéraux. Merci à vous deux vous nous avez charmés. J’ai même fait un peu de tissage au métier comme quand j’avais 15 ans à la maison avec ma maman merci Géraldine de me l’avoir proposée, que de beaux souvenirs!
Retour au navire après une belle journée ensoleillée chez nos amis de Havre St-Pierre.
Un autre excellent souper, les photos vous donneront le ton de la qualité de la restauration.
Lek et Louise