Jour 19, le mardi 22 octobre 2024
Après le Petit-déjeuner, c’est le départ vers Mardin, dernière étape de notre périple en Haute-Mésopotamie
Ismaïl, yolda!
L' autobus traverse encore les plaines et au loin, on voit les montagnes. Il y a plus d’irrigation des champs ici. Au départ, on voit les champs de coton et les cueilleurs ensuite les champs sont plutôt vides, j’imagine prêt pour l’hiver.
On se dirige vers l’est. On se rapproche de la frontière avec la Syrie et un peu plus loin l’Irak.
D’ailleurs, on se fait intercepter à 2 reprises par les policiers afin de vérifier l’identité des passagers. La première fois, Pauline a géré le policier à sa façon avec brio. Cependant, pour l’autre épisode, Yavuz a dû s’en mêler et même montrer la liste des passagers avec les numéros de passeports. On traverse un petit village où on peut voir les vrais habitations des gens de la région. Mettons que ce n’est pas riche! Il y a même des maisons recouvertes, selon la méthode ancestrale, d’argile (comme on a vu sur les maisons à Harran), des poules sur les terrains. Les rues sont étroites et ici une route en ligne droite, on oublie ça. Il y a 2 jeunes garçons se déplaçant à dos d’âne. On est dans le vrai arrière pays.
On se dirige initialement vers le Monastère de Deyrulzafaran est un important monastère syriaque orthodoxe situé à trois kilomètres au sud-est de Mardin,
Il était initialement un temple dédié au culte du soleil, ensuite utilisé comme citadelle par les Romains. Fondé dans les environs du Ve siècle, il fut fondé une nouvelle fois en 793 comme siège de l'évêché de Mardin. Abandonné, il fut fondé une troisième fois en 1125. Il a été le siège du patriarcat de l'Église syriaque orthodoxe entre 1293 et 1924, et abrite les tombes de cinquante-deux patriarches de l’Église syriaque orthodoxe orientale. Les offices sont en syriaque. Des soixante mille chrétiens syriaques de la région dans les années 1960, il n'en reste plus aujourd'hui que dix mille. Ils tentent de garder vivant leur héritage. Le monastère est généralement mieux connu sous son surnom, le monastère du Safran, qui est dérivé de la couleur chaude de sa pierre.
On visite initialement la chapelle, puis la crypte où reposent les patriarches. Au sous-sol, fidèle à sa vocation originelle de temple dédié au dieu solaire mésopotamien Shamash, on descend dans deux salles: la plus petite est couverte de voûtes en pierre, tandis que la plus grande a un plafond fait de blocs de pierre liés sans mortier. Les premiers rayons du soleil pénètrent dans le temple par un petit trou dans son mur est chaque matin. Le monastère compte 365 salles au total, chacune symbolisant un jour que la Terre passe dans son cycle complet autour du Soleil.
Puis, direction la vieille ville de Mardin pour dîner. En arrivant, on admire cette ville a flanc de montagne qui lui donne un aspect particulier dont la pente descend vers la plaine mésopotamienne. Le sommet de la crête est occupé par la citadelle historique de la ville. C’est une très vieille ville, au confluent des civilisations turque, kurde, arabe et syriaque.
Elle est connue pour l'architecture artuqide (ça existe vraiment comme mot, cherchez Artukides sur Wikipédia) de sa vieille ville et pour son emplacement stratégique sur une colline rocheuse près du Tigre. La vieille ville est sous la protection de l'UNESCO, qui interdit toute nouvelle construction pour préserver sa façade. La ville comptait 129 864 habitants en 2021. La population est un mélange de Kurdes, d'Arabes , de Mhallami et de chrétiens syriaques . Historiquement, la ville était un important centre commercial régional sur les routes entre l'Anatolie, la Mésopotamie et le nord de la Syrie.
Mardin a une place très importante dans l'histoire. Au IIIe siècle, elle est habitée par des Assyriens syriaques chrétiens, jusqu'en 640, année où la ville et la région (Djezireh, Gzîrta, al-Jazîra) sont conquises par les Arabes. Elle elle sera sous diverses occupations selon les âges.
On doit quitter notre autobus car il est trop gros pour naviguer dans cette ville aux rues étroites. Un plus petit autobus nous amène a notre restaurant pour diner. Yavuz se surpasse encore pour nous dénicher une belle petite place avec vue sur la Mésopotamie, à partir de la terrasse en haut du restaurant. Encore ce midi on a droit à un repas typique de la place. Même le vin était local, mais il fait l’unanimité, il n’est pas très bon…. Il goûte la cannelle. Qu’à cela ne tienne, l’expérience outrepasse de loin ce détail.
Après ce sympathique repas, on se promène dans les rues sinueuses de la vieille ville. Ça monte , ça descend, les marches sont toutes irrégulières dans leur hauteur et longueur. Les locaux sont certainement en bonne condition physique…..
On voie des boutiques de toutes sortes, et plusieurs artisans dans leur boutique rustique performant leur art.
on a même rencontré l’éboueur, avec son ….. âne! Ca prend ce que ca prend pour se déplacer dans ces rues irrégulières.
finalement on arrive à pied à l’hôtel. Il est dans la vieille ville, son cachet est superbe!
Tout en pierre, les chambres sont petites mais le style rustique compense.
J'anticipe demain matin 5h30! On est de l’autre côté de la rue face à un minaret!
comme tout vieux bâtiment, il y a de petits accrocs. Christian prétend ne pas avoir d’eau dans sa toilette. Nicole se dit que allumer l’eau par le robinet serait approprié! Il faut croire qu’elle n’a pas utilisé l’option bidet du voyage. Elle l’a appris, hihihi!
Le souper se fait à l'hôtel. comme par hasard, la bière est à l’honneur dans mes commandes ce soir. Dommage car le vin est nettement meilleur que celui de ce midi.
Avant d’aller explorer la terrasse sur l’hôtel pour admirer le flanc de montagne illuminé, quelques amis prêtent serment à notre Sultan Yavuz.
nouvelles découvertes demain,
tristement on réalise qu’il ne reste que 3 dodos en Turquie.
Martin & Sylvie